Analyse : La France une économie dichotomisée. Quelles sont les enjeux et les solutions adaptées aux transformations économiques actuelles et futures ?
Il est indéniable de constater que nous sommes en train de vivre une période de profonds changements sommés par d’importantes fluctuations sectoriels. On assiste à un bouleversement des cycles notamment dans la périodicité des cycles en décalage comme l’énergie et l’industrie aéronautique. Ces changements viennent s’imputer aux cycles d’affaire des entreprises qui en conséquence procurent moins de visibilité à court terme (3 à 4 ans). Parallèlement nous nous trouvons dans une conjoncture inflationniste se traduisant par une augmentation significative des couts des matières premières. Bien évidement d’autres facteurs rentrent en compte tels que les enjeux géopolitiques de l’énergie ou encore la série d’événements naturels climatiques. Nous allons ici nous intéresser à l’aspect financier et mercantile.
Même si l’année 2012 a été calamiteuse, certains secteurs comme l’industrie ont réussi à maintenir un rendement intéressant par un niveau profitabilité nettement supérieur à la moyenne des entreprises du CAC40. En effet un grand nombre de secteurs ont eu du mal à supporter le poids de la crise financière notamment à travers le poids des charges. Bien plus inquiétant encore, les pouvoirs publics qui se désengagent, la modèle de l’économie de la consommation qui se tamise ou encore certaines entreprises comme Virgin qui ont pris des retards conséquent dans la stratégie d’innovations. Ainsi nous avons pu le constater aisément qu’il y a un ralentissement général de l’économie française ayant pour conséquence la récession. En outre la situation telle qu’elle est présentée dans les médias ne permet pas dissocier les réels mouvements des variables macroéconomiques. Il est tout même notable qu’un certain nombre de modèles d’entreprises obsolètes tels que Renault tend à disparaitre au profit des futurs fleurons de l’industrie française..
Si on raisonne sur des considérations plus techniques. Les fondements économiques sont bâtis sur les piliers des équilibres macroéconomiques notamment entre la relation étroite épargne/investissements. La situation française présente une contradiction qui résulterait d’un décalage managérial. En effet en France le niveau d’épargne est un des plus élevés au monde avec un niveau 16,1% en 2011 (Insee). Un tel niveau d’épargne devrait donc assurer un renouvellement garanti des fonds de roulements d’investissements des entreprises. Mais en somme la nature même de l’épargne est jugulée par l’intervention des pouvoirs publics. En principe ce niveau d’épargne devrait refléter un circuit parfaitement liquide. Donc au vu de la circulation des flux monétaires et financiers la situation devrait être favorable. Cependant la réglementation française ne favorise pas l’investissement étant donné sa lourdeur. Le problème ne réside pas nécessairement dans le cout du travail qui est nettement proportionnel à la qualification de la main d’œuvre de la France. Bien au contraire la main d’œuvre française est favorable à l’implantation des entreprises étrangères. Il y a donc un véritable fardeau au sein des pouvoirs publics qui ne favorisent le développement durable des entreprises notamment à travers une politique de formation totalement inadaptée aux besoins des entreprises reflétant ainsi le niveau de chômage que l’on connait actuellement. Une dichotomie énorme est donc inscrite dans le modèle Français. La France est un pays qui a pris un important retard dans l’innovation mais dans une innovation de services. Bien évidement il faut noter que les entreprises Françaises des compartiments A , B et C (CAC40, CAC MID & SMALL 190) ont énormément innovées dans la technique. Par exemple les entreprises de l’aéronautique comme EADS ou encore le géant énergéticien EDF. Donc les investissements sont bel et bien présents notamment au travers des IDE. Mais le problème provient de l’utilisation de ses investissements. Les entreprises françaises n’ont pas suffisamment anticipées les mutations de l’environnement macroéconomique. Ce qui fait également l’objet de ce manque de réactivité, c’est l’état qui n’a pas suffisamment intervenu pour mettre en place les conditions nécessaires au développement. Résultat une profonde dichotomie vient fragmenter le tissu entrepreneurial Français. Avec d’un côté les secteurs stratégiques tels que l’énergie qui réussissent à se fondre dans le moule de la mondialisation de part leur structures flexible et de l’autre les entreprises qui se retrouvent confrontées au mur de la fiscalité et de la réglementation réduisant ainsi toutes perspectives de croissances. Il est donc nécessaire de mettre en place une nouvelle organisation du travail qui au premier abord passe un nouveau mode de management qui éloignerait la bureaucratie au profit d’une politique de projets placée au cœur même des métiers d el’indusrie.
Pour un nouveau management centrer sur la stratégie et l’expertise au cœur des métiers des organisations.
Bien évidement dans le cas présent le seul moyen permettant de résorber cette situation, est d’intervenir au niveau européen. Dans un premier on doit être dans une logique d’harmonisation fiscale pour apporter un certain équilibre. Dans un second temps il faut mettre en place une politique de dotations qui viseraient à mettre en place des zones de développement et d’implantations économiques, qui se situeraient à proximité des axes de communication fluviaux, ferroviaires, maritimes et routiers. Redessiner la carte du développement économique territorial avec également une concentration de ces zones à proximité des HUB de façon à profiter des atouts existants. Par égard des routes d’échanges actuelles, il est nécessaire de construire un nouveau réseau européen de flux d’échanges qui soit efficace et contrôler par un organe de contrôle qui serait administré par les hautes instances européennes. Egalement il s’agit de redéfinir les options d’orientations stratégiques notamment en se concentrant sur le secteur de l’aéronautique, spatial et de l’extraction des matières premières. Par la même pour assurer un maximum d’efficacité il en convient de créer des pôles stratégiques d’échanges financiers qui seraient en partie financée par la taxe sur les transactions et par un fond de roulement qui serait doté par les entreprises européennes et les états membres.
En ce qui concerne le niveau interne des entreprises, il s’agit de redéfinir la politique managériale. Dans un premier temps il est important de conserver un certain équilibre entre l’investissement et la masse salariale. Plus on se rapprochera de l’équilibre plus on sera dans une logique d’investissements dynamiques. C'est-à-dire que lorsque la demande augmente, l’entreprise répond à cette demande d’une part en adaptant sa combinaison de production et d’autres parts en garantissant un niveau de recherche et de développement au moins à un niveau proportionnel au seuil de la demande afin d’assurer un minimum de pérennité. Parallèlement il s’agit d’augmenter la durée du travail et de renforcer le niveau de flexibilité pour les ajustements de la production. Ainsi cela permettrait de maintenir une compétitive hors/prix qui permettrait de favoriser le « made in France » tout en conservant le cout du travail actuel. La politique managériale passe aussi par la recherche de nouvelles sources d’investissements.
D’une part renforcer les fonds de roulements en réinvestissant davantage les profits. Mais des investissements qui seraient répartis en deux compartiments. Un premier compartiment qui serait doté à 3/5 au CAPEX et 2/5 à l’OPEX. Un deuxième compartiment dédié à l’investissement à long terme qui serait en partie placé en capitalisation et l’autre partie réinvestie dans la recherche et développement. Cette répartition garantira un certain équilibre entre le court et moyen terme.
La politique managériale c’est aussi de la stratégie de développement, et par ce fait plusieurs pistes sont à envisagées.
- LE BESOINS DE NOUVELLES DE NOUVELLES RESSOURCES DE FINANCEMENT :
- L’émission obligataire qui permet de dégager d’importants capitaux. La meilleure option reste les obligations convertibles sans délai de remboursement pour ainsi garantir un maximum de flexibilité dans l’utilisation des fonds.
- Les investissements dans les filiales domiciliées dans les pays stratégiques. Répartir par fragmentation les bénéfices et les investissements pour assurer un poids stratégique régional conséquent tout en limitant les revers de la fiscalité.
- Investir dans les paniers d’investissements et privilégié les CDO qui représentent un marché potentiel de plus de 20 000 milliards de dollar USD.
- Eventuellement le recours aux filiales domiciliées dans les pays ayant peu d’influences comme l’Azerbaïdjan.
- Favoriser les structures de type HOLDING afin que les entreprises exportatrices crées leurs propre banque interne pour assurer une meilleure gestion de la trésorerie et des fonds propres.
- UN NIVEAU DE RENDEMENT PERMETTANT DE GARANTIR LA SOLVABILITE ET LA CONTINUITE DES STRUCTURES. POUR CELA PLUSIEURS PISTES ENVISAGEABLES :
- Rachat de filiales et l’option de la diversification des activités notamment pour les entreprises ayant un EBITDAR faible. Ainsi cela permettrait de réduire le poids des charges de la dette et des couts de fonctionnement.
- Mutualisation des investissements contre la concurrence déloyale asiatique.
- Une gestion du parc de production au profit de la décentralisation pour garantir une certaine proximité sur le terrain.
- LES OBJECTIFS DE RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT NE SE FONT NON PAS DANS UNE LOGIQUE DE FONDAMENTALE MAIS FINANCIERE ET STRATEGIQUE :
- Définir les options stratégiques qui s’offrent au sein du microenvironnement
- Centraliser la recherche dans les zones de développement économique
- Concentrer une partie des investissements dans l’innovation de service.
- AMELIORER LES RELATIONS ENTRE LES DIFFERENTS ACTEURS PAR LE BIAIS DE LA PROSPECTIVE STRATEGIQUE. FAIRE EN SORTE DE CREER UN DIALOGUE SOCIAL ENTRE LES ACTEURS POUR ABOUTIR A DES SOLUTIONS STRATEGIQUES CONCRETES ET EFFICACES:
- Mise en place des ateliers de concertations pour relever les différentes informations entre chaque acteur du circuit.
- Il s’agit de définir les orientations et les priorités stratégiques en fonction des informations prélevées.
- Soit on décide de se recentrer sur les métiers de l’activité principale tout en réduisant les activités de soutiens en les sous-traitants. On est dans une logique de croissance organique pure ou l’objectif principal est de sauvegarder le savoir-faire pour en faire un atout de compétitivité.
- Soit on décide d’être dans une logique de croissance externe, en se diversifiant dans les activités et en absorbant d’autres entreprises.
- Gérer les éventuels conflits sociaux entre les acteurs de manière à trouver le meilleur compromis et assurer un fort niveau de productivité. L’objectif est d’être toujours plus réactif et plus performant que la concurrence
- Utilisation des outils statistiques pour améliorer les indicateurs de performance
- Rationalisation des activités de soutiens, exemple la logistique
- Adapter la politique logistique pour en faire un atout de compétitivité notamment en privilégiant l’efficacité par le biais de la gestion des stocks et des flux. Garantir une proximité entre les fournisseurs et les sites de production (ex : DELL).
- JAUGER LE NIVEAU DE RISQUE DES SOCIETES ENDETTEES
- Il est possible d’utiliser le levier de la dette pour accélérer la croissance. Situation ou les taux d’intérêts sont favorables et le niveau d’endettement dépasse les 90% de des fonds propres de l’entreprise. Ces entreprises investissent généralement massivement dans l’outil de production pour dégager un cash-flow important et ainsi rembourser la dette rapidement. A terme cela permet de générer d’importants profits. Attention cette technique nécessite une excellente maitrise de l’endettement.
- POLITIQUE DE GESTION DES FLUX PLUS ADAPTEES
- La gestion des flux est un facteur de compétitivité crucial pour l’entreprise. Plusieurs techniques de gestion existent. Mais nous allons nous attarder ici sur la gestion prévisionnelle des approvisionnements. Pour augmenter le rendement optimiser au mieux les couts de production, la gestion des approvisionnements occupe une place importante. Il est possible de réduire la distance de livraison entre les fournisseurs et les sites de production en mettant en place des sites de stockage ou en incitant les fournisseurs à se rapprocher de la production en contre partie de conditions avantageuses. Autre possibilité c’est de concentrer les sites de protections autour des HUB afin réduire considérablement les couts d’acheminement.
- REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES SITES DE PRODUCTION : NOUVELLE DEFINITION
- Un nouveau mode de répartition géographique des sites de production est indispensable pour être plus compétitif. Il s’agit de répartir les sites de production en fonction des types de produits. D’une part c’est concentrer la production en série à flux tendu des produits de grande consommation dans les pays là ou la main d’œuvre est peu chère. D’autres parts concentrer la production industrielle et manufacturière dans les pôles stratégiques de compétitivité comme Grenoble ou le Havre. Mais la répartition eu égard à une centralisation plus forte afin de diminuer les couts de la politique logistique. Construire une structure en étoile pour que chaque acteur du circuit collaborer de la manière la plus efficace possible.
Pour terminer il en convient de conclure que les entreprises françaises ont encore beaucoup d’efforts à faire dans la politique managériale. Mais en somme depuis une dizaine d’années les réformes structurelles ont été prises et continues à faire l’objet de mesures politiques. Nous sommes actuellement dans une période de croissance molle et de récession. Mais en soit il faut rester confiant étant donné que nous vivons une transition cyclique importante qui va laisser place à un véritable développement durable.
J’ai donc voulu au travers de cet écrit, démontrer les différents enjeux sur lesquelles il faut attacher une importance toute particulière pour conduire aux mieux les grands changements économiques.
Thomas B.
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